Grâce et légèreté
(Marion à Yann)
Je regarde autour de moi : la peur; devant : le chemin, et derrière, quelque chose que je n’arrive pas à « gommer ». Ce quelque chose, c’est une rencontre que j’ai laissée partir, que j’ai fait « disparaître ». Depuis ce temps, je me culpabilise d’avoir concouru à ma détresse en même temps que je provoquais la tienne, sans jamais l’avoir cependant envisagée.
C’est pour cela que je me trouve en position si délicate. Je sais encore moins comment agir, comment rompre la négation en moi, et fuir ma déchéance. Je voudrais tellement briller dans les yeux de quelqu’un mais comment s’en donner le moyen ? Les personnes que l’on admire sont rares. Et je t’admire pour ce que tu as de rare en toi. Ce qui fait que tu arrives à tellement te deviner. A te surpasser, à être détaché de tes tourments les plus forts (même si ce n’est là qu’un faux semblant).
Il y a en toi grâce et légèreté.
Si tu pouvais croire tout cela de toi
Voir que tu es tellement plus beau encore.
C’est en pensant à toi
que j’ai peur d’enfermer un oiseau en cage.
Les ailes déployées, immobiles ou battantes, ce petit oiseau fuit toujours la place qu’on lui impose parce qu’on ne lui donne pas le temps de venir et de se poser seul où il veut.
Tendresse.