Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le balayeur de comètes
Le Balayeur de comètes

Blog à variations multiples… Coups de cœur, coups de gueule ! La vie est belle… Poésie, nouvelles, humour, photographie… Un blog où égrener sa curiosité en balades improvisées !

Publicité

Vous voulez me contacter ?
Cela tombe bien, j'habite dans la même galaxie que vous :

planete1966eo@gmail.com


24 mars 2017

3 - Où es-tu ? Qui es-tu ? Que veux-tu ?

 

          Où es-tu ? Qui es-tu ? Que veux-tu ?

Qui que tu sois, femme ou perle, et quels que soient ton visage, ton sentier, ton navire, écoute. Ecoute-moi, car il est grand temps. La lumière se trouble, un voile se couche sur mes rêves, le vent caresse la porte, il s’infiltre dans ma chambre et me siffle un air de flûte. Déjà la solitude revient à grands sabots, le bois craque sous ses pas pesants. C’est l’heure du réveil -chez toi, là-bas, quelle heure est-il ?- Tu peux m’entendre, rien n’est si lointain lorsque la terre se nudifie. Ouvre tes fenêtres au rayon qui s’attise et réchauffe les ombres. C’est l’heure, arrachons-nous à l’attente, dégrafons les racines du silence, écoutons la brûlure, ses réponses, ses signes, son regard qui nous incite à chanter.
Je n’ai plus d’heure, ai-je trop attendu ? Voici le crépuscule de mes attentes. Je marche, je pense, j’oublie, je pense, je marche. Je n’ose rêver. Ai-je tant marché ? J’ai tant rêvé ! Chaleur de ta présence sereine, bonheur de ton rire, sourire d’une jeunesse, de l’amour retrouvé. La terre est nue, le ciel est nu, je voudrais vous parler. Ecoutez ces mots et voyez d’où le feu m’est venu, d’où la lumière est née…

J’ai marché longtemps et ma voix s’est assurée. J’entends le chant du coq, à présent. Le souvenir, le vertige de toi, ce souffle ininterrompu, tour à tour assagi, brûlant, d’or et de rouille, de pierre et de mousse, joies et remords, éclosion du matin, tiédeur du visage attristé, flamme du soir envahi, fêtes et peines, jour et nuit, nuit après jour, tour à tour la compagne, la mie, la sœur et l’amante, l’ange et la maîtresse –tout souffle de bonheur !
Je n’ose plus rêver.
J’étais parti, le cœur malade, et dans ma main je tenais la fleur obscure d’un crucifié. J’étais parti à l’aube mais étais-je bien éveillé ? Somnambule, je croyais avancer, avancer aurait pu suffire, et je marchais et m’égarais. Avais-je oublié ? mon ignorance, ma faiblesse… J’oubliais, j’aimais, je pensais, je savais, j’oubliais : j’espérais la patience de l’aimée. Je ne pouvais me prêter au jeu des apparences et la souffrance m’avait rendu muet…

La vie, la vie ! théâtre improvisé de toutes les épreuves, de toutes les aventures. Un visage, un seul, le même, chaque soir, chaque matin, le même visage, toujours différent, l’unique, un autre encore, et toujours celui-là même qui me revient –un visage, un seul, le tien. Trembler malgré la force, malgré le jeu, malgré l’expérience, trembler parce que libre mais en quête, trembler comme lorsqu’on se lance sur un chemin montant, trembler devant l’inconnue –un murmure-, trembler sur la berge écumante de bleu, trembler… Le lampadaire vacille sous le fardeau de ses inquiétudes ; le jour lui ôtera sans doute ses oublis, ses errances. O mon âme, n’est-il pas dimanche ? Le jour se nudifie, s’abandonne, loin des apparences et des mots bâillonnés. Loin, si loin –où es-tu, quelle heure est-il ?-, ombre, pourtant reconnue, passant dans un rayon de lumière, espoir ou illusion, rencontre hasardeuse, heure incertaine, sirène du remorqueur quand la lueur du phare dénaturé pleure des œillets fanés, muraille ou gouffre, plume dormante, oiseau-lyre aux ailes brûlées, bouquet d’épines pour celui qui a soif d’aimer, malade, souffrant, la peau sur les os, que son cœur ivre d’amour et d’eau fraîche a sauvé, enfant sage qui paraît, qui passait, verrou du silence, orage d’éclairs aveuglés, tourment de la distance –la vraie, celle de l’incommunicabilité-, doutes qui nous rapprochent, certitudes qui nous séparent, promesses d’amours immanquables, mots légers enfouis sous les sables, ce monde où tu t’égares, où je te cherche, où nous allons sans le savoir, sans se savoir, sous la même étoile, où nous marchons, titubant dans la froideur de l’absence, nous, amoureux en exil. Ai-je tant désespéré ? Je demeure. Et demeure la photo imprécise, brûlée, près, tout près de ce cœur que l’horizon engloutit jour après nuit, près, tout près de la dernière étape, avant juste avant que son éclat ne trébuche et ne s’éteigne. Et mon âme, ô mon âme qui me susurre : « Des beautés de la nature, tu ne feras jamais le tour. Le soleil, par aventure, ne te montre-t-il pas le jour ? »

Voici que je m’arrête et que je tends les mains ; il est l’heure, n’attendons plus demain. Ecoute, il n’est que temps, la lumière se trouble, et je t’écris, et je te parle, et je t’appelle… car où que tu sois, tu peux m’entendre encore ; qui que tu sois, tu peux venir et me répondre ; oui, quels que soient ton visage, ton sentier, ton navire, ton cœur, ton âme, ton corps, femme ou perle au nom de femme, il faut que maintenant tu me répondes, qu’enfin tu viennes… afin que notre amour soit épuré.

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité