Pool !
Un ange passe…
POOL !
J’ai bu les supplices
Qu’elle me fait supporter
Chaque soir.
J’ai subi les vices
Qu’elle ne sait réfréner
Dans le noir.
Je sais les sévices
Qu’elle ira avouer
Au parloir !
Elle et ses varices…
« C’est bien vrai ? Vous souffrez ? »
« Venez voir ! »
Aujourd’hui, j’en ai assez ;
Aujourd’hui, c’est décidé,
C’est bien fini, je m’en vais
Voir ailleurs si tu y es !
A deux, à deux
A deux, deux mains…
A trois, c’est bien
A quatre, c’est mieux !
Refrain : Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés, à la lanterne
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés, on les pendra !
A deux, à deux
A deux, j’ai faim…
A cinq, matin !
C’est un beau jeu !
Refrain
A deux, à deux
A deux, c’est sain…
A dix, putain !
C’est un grand feu !
Refrain
A deux, à deux
A deux, c’est vain…
A cent, enfin !
Le chant des cieux !
Refrain
A deux, à deux
A deux, demain…
Coule, catin
Au sein des dieux !
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés qui se prosternent
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés, devant la croix
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés, à la lanterne
Ah, ça ira, ça ira, ça ira
Les couples isolés, on les pendra !
Plus d’obligations, plus de contraintes ; j’ai fait appel aux nécromanciens des îles pleureuses. Les presbytères se craquellent, les derniers fauves se préparent à ramper jusqu’aux cuirassés ensorcelés ; l’ennemi s’est ensemencé afin d’infecter au plus tôt ces châteaux de nacre. Il y aura bien quelques offrandes rouges jetées au hasard des convoitises, mais rien qui ne pourra arrêter la colère des colosses. La médiane de la jalousie, tendue entre deux médailles barbares, se laissera cueillir par le plus intrépide des requins tapageurs…
Les enfants symphoniques entameront ce soir même le procès de la semaine ; les criminels seront liquéfiés, tandis que leurs familles profanatrices seront conseillées pour le repas néfaste de la Marquise Nébuleuse.
Il faudra venir nombreux, accompagnés de préférence par les plus beaux marsouins squelettiques du moment. Nous pourrons y apercevoir trois ou quatre poulpes de phosphore ; ces créatures naufragées sont les curiosités de la race, leurs tentacules peuvent atteindre des longueurs extravagantes…
Cependant, si les généraux de la paroisse la plus proche viennent dans la nécropole poétique pendant le concert des pastels de la passion, ils se feront courtoisement démembrer par les anémones de charbon qui gardent l’entrée. Après cela, ils seront enterrés parmi les nénuphars océaniques qui poussent dans le jardin vertical.
Je vois à la table quelques individus très mal éduqués… en voilà un qui boit au goulot la bouteille d’iode méthodique, un autre qui lèche les seins multiples d’une tibétaine en lévitation, un autre encore qui joue aux échecs avec la fourchette chantante de sa voisine…
Pan est venu participer au prélude musical de la nuit ; armé de flûtes de pierre et de tambours gigantesques, il a donné une interprétation mozartienne innovatrice. Après quoi, il a fumé une pipe d’elme en compagnie de tous les convives nostalgiques, puis s’en est retourné à ses fourneaux nuageux. Lors de son bref passage parmi nous, il a oublié une de ses nymphes gazeuses… elle a été âprement fouillée puis consommée sur place par les plus goulus de la forteresse.
Rapidement, le houblon de la nuit s’est transformé en une pâte inhospitalière, pour aller finir sous les ciels lacrymogènes.
La fête se termina par la destruction totale du mobilier encore vivant. Les instruments musicaux censés être présents pour composer un opéra s’enfuirent au cœur de leur improvisation. Demain sera organisée une chasse afin de les retrouver. Ils seront sûrement immolés ou crucifiés en même temps que les contrebandiers dénoncés la veille par…