L'enfant s'émerveille
(Marion à Yann)
L'enfant s'émerveille et tout autour de lui est plein de couleurs et d'odeurs. L'enfant regarde, l'enfant tend ses bras; il vit. Puis l'oiseau s'envole mais l'enfant ne cesse de s'éprendre de tout son Univers. Il le puise dans le ciel ou dans ses rêves... son univers qui bat.
Ce monde ne m'a jamais quitté, il a grandi en même temps que moi, il semble même devenir de plus en plus pur.
Chaque odeur se transmet
L'une se fond en un voile
se consume
mais reste, l'une qui vient m'envelopper
pour se répandre, s'imprégner, m'émouvoir
la sage senteur.
D'autres m'ont déchiré la chair
J'ai eu mal jusque dans mon âme
là où on laisse les empreintes
à jamais.
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Même si je ne me souviens plus
J'ai peur
La cadence brûlante d'un élan
le corps altéré, meurtri, humilié
Je n'ose plus me regarder
Car je crois trop bien deviner la vérité
Ce corps qui semble chaque nuit se consumer davantage
sans que je ne sache que lui répondre
Conserve ta candeur, un jour sera caresse
pour t'adoucir, t'assouvir, te retenir
et t'emporter
Te rappeler toi-même, jeune femme
à ce charme peut-être, auquel tu ne crois plus
Tu sens là, que ça se déchire
Tu sens que ça fait mal
le mal amour
Je le chasse de mon esprit
je veux me dérober à cette folie-là
J'aime l'amour. L'amour qui n'est pas un rêve.
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Et chaque nuit, c’est un peu plus
chaque lumière qui s’allume,
chaque lumière qui s’éteint, elle revient
Elle, l’emprise totale des sens
celle qui détient le pouvoir de la sensation. L’Emotion.
Et je frôle le frisson.
Je ne maîtrise plus cette angoissante solitude.
Le frisson m’isole du monde, je perds la notion du temps.
Mon corps est un éclat d’obus
qui explose encore au fond du linceul.
Je ferme les yeux et divague.
Je n’oserai plus les ouvrir.
Le 15 décembre, nuit pour toi.