Nocturne
Le soir d’un long poème,
Je me suis fait défenseur d’un crépuscule enfiévré…
Le soir, au pied de la vaillance affamée,
La joie devient inimitable,
La très haute joie,
Ses perles translucides germent entre tes lèvres blondes.
Le soir, quand jaillit la lune,
L’étrange lune bleue,
Ta chair frissonne au contact de mon désir.
Ta chair claire,
Nuit parsemée de flambeaux stellaires,
Voile de l’amour aux embruns lactés,
Houle et écume entremêlées…
Le soir, quand le temps libère ses soupirs antiques,
Le soir, seulement le soir, quand la nuit chevauche ses peurs,
Alors s’enfuient les solitudes de la vie,
L’égarement multiplie les créatures du rêve,
J’entends le soir, le réveil des marins perdus dans la danse ;
Les corps des retrouvailles rythment les éclairs de cette conscience.
Le soir, quand s’élève le chant de la déraison,
Je la regarde défaillir, elle, souveraine jusque dans ses remords.
Le soir, quand la dernière lueur agite son léger rayon de chaleur,
La nuit se revêt d’une soierie de douceurs.
Voici Nocturne la sacrée, maîtresse immortelle ;
Voici Nocturne et son appel au fourneau.