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Le balayeur de comètes
Le Balayeur de comètes

Blog à variations multiples… Coups de cœur, coups de gueule ! La vie est belle… Poésie, nouvelles, humour, photographie… Un blog où égrener sa curiosité en balades improvisées !

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philosophie
19 août 2018

Les loups qui sont en nous

 

 

En chacun de nous, deux loups sommeillent et se livrent bataille.
Le premier loup représente la sérénité, l’amour et la gentillesse.
Le second loup représente la peur, l’avidité et la haine.

Lequel des deux loups gagne ?

Celui que l’on nourrit...

 

(Sagesse Amérindienne)

 

 

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13 juillet 2018

Christian Bobin - Une voix dans le noir

 

 

C'est une voix dans le noir.  
C'est une voix qui amène le noir avec elle – un noir d'une densité particulière.  
Un noir plus profond que la nuit, que la seule absence provisoire de jour.  
Un rideau de sang noir sur les yeux du lecteur.  
La marée montante d'une voix noire dans son âme.  
Mot après mot.  
Vague après vague.  
La voix monte au galop dans le songe.  
La voix va plus vite que le songe du lecteur, que son souhait enfantin de gagner un asile, une terre ferme.  
Le livre très vite s'efface.  
Il ne joue plus son air ancien, son air d'enfance.  
La maison du livre dans les arbres n'ouvre plus sur un ciel bleu, ne protège plus.  
Elle est engloutie par la voix noire, et cela dès la première page, dès la première phrase.  
On n'est plus celui qui lit, celui qui dort.  
On ne peut plus l'être.  
On n'est plus celui qui rêve, celui qui part.  
On est maintenu à l'intérieur de soi, entre les murs de la voix noire.  
Il n'y a plus de livre ni de lecteur.  
Il n'y a plus que soi, bouclé dans le noir, serré dans le vide.  
On tourne les pages mais il ne s'agit plus de lire.  
Il s'agit d'autre chose, on ne sait quoi.  
Autre chose.  
On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux : par espérance, par impatience.  
Sous l'effet d'un désir, sous l'erreur invincible d'un tel désir : trouver le sommeil dans un seul corps, toucher au silence dans une seule phrase.  
Par impatience, par espérance.  
Et quelquefois une chose arrive.  
Une chose comme cette voix dans le noir.  
Elle défait toute impatience, elle dément toute espérance.  
Ne cherchant pas à consoler, elle apaise.  
Ne cherchant pas à séduire, elle ravit.  
Elle porte en elle-même sa propre fin, son propre deuil, son propre noir.  
Elle s'expose à ce point que celui qui l'écoute, à son tour, se découvre sans abri, sans recours.  
Délivré de soi, rendu à soi.  
Plus la voix se noircit, et plus on y voit clair.  
Plus la voix s'exaspère, et plus on respire.  
On est sorti de toute littérature.  
On est très proche de toute sainteté.  
L'écrivain c'est celui qui retient sur lui toutes clartés.  
Le saint c'est celui qui retient sur lui toutes noirceurs.  
Avec de la lumière, l'écrivain fait de l'encre.  
Avec de l'impureté, le saint fait la plus grande pureté qui soit.  
La voix dans le noir n'est pas celle d'un saint.  
Bien sûr.  
Mais elle n'est plus tout à fait celle d'un écrivain.  
Elle erre entre les deux.  
Une foudre de voix noire entre la terre et le ciel, entre le livre et les anges.  
La voix va avec un visage.  
On connaît le visage par une photographie dans le journal.  
Un visage charpenté, avec des yeux fixes.  
Un visage de bois massif, inébranlable.  
Le costume sur la photographie est élégant, sans affectation.  
Une cravate, une chemise blanche.  
Derrière la voix noire, quelqu’un de convenable donc, de convenu.  
Mais le nom, la cravate et le visage sont là pour égarer, pour tromper.  
La voix continue, de livre en livre, d'année en année.  
Sans rien perdre de son flux.  
Les eaux noires sous la lune de cette voix.  
La terre pâle sous le loup de cette voix.  
Beaucoup de livres.  
Toujours le même.  
Le cœur cède à chaque fois sous la poussée de l'encre, sous la pression des mots.  
Les trente étages du cœur s'effondrent dans l'instant de lire, dans l'éclair d'entendre.  
Et que dit-elle, cette voix.  
Elle ne dit rien de sensé.  
Elle est d'emblée dans la folie, dans l'intouchable de la folie, dans la clarté de tout désordre, dans la plus grande lumière qui soit, au centre de toute souillure, de toute blessure.  
Inguérissable, intarissable.  
Elle dit, elle éclaire.  
Elle dit, elle guérit.  
Elle ramasse en elle tous nos restes, nos déchets, nos démences.  
L'hôpital, la prison, l'école, l'usine. La maladie, la gloire, l'idiotie.  
La folie du pauvre et celle du riche.  
La folie d'être fou et celle de ne pas l'être.  
Un homme sain d'esprit c'est un fou qui tient sa folie dans une poche de sang noir – entre le cerveau et le crâne, entre sa famille et son métier.  
C'est un fou furieux qui ne saura jamais guérir, n'étant jamais malade.  
Un fou c'est un homme sain d'esprit qui n'a plus les moyens de sa folie, qui perd les eaux de sa folie, d'un seul coup.  
Il fait faillite.  
Il lâche ce qui ne reposait que sur lui : la corvée du langage, la comédie du travail.  
Le monde entier.  
Le fou c'est celui qui gagne les coulisses.  
La voix s'adresse dans le noir à ceux qui demeurent sur les planches.  
Voilà, elle dit, cette voix.  
Voilà ce qu'il en est de vos intelligences, de vos printemps, de vos croyances.  
Voilà ce qu'il en est de vos principes, de vos musées, de vos discours.  
Sous vos santés, beaucoup de ruines.  
Sous vos couples, beaucoup de haine.  
Sous vos fortunes, tellement de meurtres.  
On se dit, c'est inévitable, elle exagère, cette voix.  
On se dit, ces écrivains, quand même.  
Et puis non.  
Elle n'exagère pas cette voix.  
Elle n'est pas trop haute, pas trop forte.  
Elle est juste, d'une justesse d'enfance, d'une justesse d'avant la nuit, d'avant l'âge malfaisant de vivre en société.  
Une colère si souveraine, ce n'est pas pour détruire.  
C'est pour vivre, simplement vivre.  
Si la voix saccage tout dans le monde, foudroie tout dans la tête, c'est comme l'enfant qui use la patience de sa mère pour vérifier que la mère est bien là, d'une patience inusable, d'un amour à toute épreuve.  
À l'épreuve du monde comme ordure, à l'épreuve du cœur comme fatigue.  
 
Une seule fois la voix s'éclaire.  
 
Une seule fois le noir s'enflamme.  
 
Le temps d'une phrase.  
 
Une seule fois celui qui désire tout vaincre – puisque tout cherche à nous vaincre, puisque nous sommes en lutte constante contre tout, puisqu'il n'est pas d'autre issue que la défaite ou la victoire, totales dans un cas comme dans l'autre, absolues dans un cas comme dans l'autre –, oui une seule fois celui qui désire triompher de tout s'avoue vaincu par bien plus fort que lui.  
 
Une phrase, une seule fois.  
 
Cette phrase n'est pas dans ses livres.  
On peut les lire, les relire, on ne l'y trouvera pas.  
Elle est dans le journal, dessous la photographie.  
Elle dure le temps du journal, vingt-quatre heures, elle reste en vous depuis maintenant sept ans.  
Elle est prononcée à la table d'une auberge, devant un journaliste qui interroge l'écrivain, sans doute sans l'avoir lu, qui lui pose des questions sur l'avenir de la littérature et le cours du dollar, sur l'électronique et les Pères de l'Église, sur tout et rien.  
L'homme à la voix noire répond à tout comme à rien.  
Il répond méthodiquement, en détruisant chaque question.  
À la fin le journaliste est fatigué, il a faim peut-être, c'est l'heure de rentrer, ou bien il se demande ce qu'il fout là, devant un imbécile qui ne sait rien dire d'agréable, d'optimiste, ou bien encore le journaliste cède au désespoir de sa propre bêtise, arrêtons là, finissons-en, une dernière question et je vous laisse à vos travaux.  
Entre le journaliste et l'écrivain, une table de marbre.  
Sur la table deux verres de vin, et toutes les ruines des questions précédentes.  
 
Le journaliste fatigué interroge une dernière fois sans y croire, sans attendre la réponse, tout prêt à ranger son stylo dans une poche, son carnet dans une autre poche : et si venait un grand amour, une passion, que feriez-vous.  
 
Et l'autre, la voix soudain blanchie : mais ça, on ne peut pas l'empêcher.  
 
Mais ça on n'y peut rien, absolument rien.  
 
 
L'amour c’est bien plus grand que nous, bien plus grand que tout.
 
 
Puis il se tait.  
Et le journaliste se tait aussi.  
 
Et tout se tait autour de ces deux-là, le temps d'une phrase, une seconde de repos non illusoire, d'éternité non mensongère.

 

(Ce texte fait allusion au célèbre écrivain et dramaturge autrichien Thomas Bernhardt).

 

 

7 juillet 2018

Peter Handke - Lorsque l'enfant était enfant

 


Lorsque l’enfant était enfant,
Il marchait les bras ballants,
Il voulait que le ruisseau soit une rivière
Et la rivière un fleuve,
Et que cette flaque d’eau soit la mer.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il ne savait pas qu’il était enfant,
Pour lui tout avait une âme
Et toutes les âmes n’en faisaient qu’une.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il n’avait d’opinion sur rien,
Il n’avait pas d’habitude
Souvent il s’asseyait en tailleur,
Partait en courant,
Et il avait une mèche rebelle,
Et il ne faisait pas de mines quand on le photographiait.

Lorsque l’enfant était enfant, vint le temps des questions comme celles-ci :
Pourquoi est-ce que je suis moi et pourquoi est-ce que je ne suis pas toi ?
Pourquoi est-ce que je suis ici et pourquoi est-ce que je ne suis pas ailleurs ?
Quand a commencé le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est-elle rien d’autre qu’un rêve ?
Ce que je vois, ce que j’entends, ce que je sens, n’est-ce pas simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Est-ce que le mal existe véritablement, est-ce qu’il y a des gens qui sont vraiment mauvais ?
Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant que je devienne je n’étais pas, et qu’un jour moi qui suis moi, je ne serai plus ce moi que je suis ?

Lorsque l’enfant était enfant,
Il avait du mal à ingurgiter les épinards, les petits pois, le riz au lait et le chou-fleur bouilli,
Et maintenant il mange tout ça, et pas seulement par nécessité.
Lorsque l’enfant était enfant,
Il s’est réveillé un jour dans un lit qui n’était pas le sien,
Et maintenant ça     lui arrive souvent.
Beaucoup de gens lui paraissaient beaux,
Et maintenant, avec beaucoup de chance, quelques uns.
Il se faisait une image précise du Paradis
Et maintenant, c’est tout juste s’il l’entrevoit.
Il ne pouvait imaginer le néant
Et maintenant il l’évoque et tremble de peur.
Lorsque l’enfant était enfant,
Le jeu était sa grande affaire,
Et maintenant il s’affaire comme naguère, mais seulement quand il s’agit de son travail.

Lorsque l’enfant était enfant,
Les pommes et le pain lui suffisaient comme nourriture,
Et c’est toujours ainsi.
Lorsque l’enfant était enfant,
Les baies tombaient dans sa main comme seules tombent les baies,
Et c’est toujours ainsi.
Les noix fraîches lui irritaient la langue,
Et c’est toujours ainsi.

Au sommet de chaque montagne, il avait le désir d’une montagne encore plus haute,
Et dans chaque ville, le désir d’une ville encore plus grande,
Et c’est toujours ainsi.
Au sommet de l’arbre, il tendait les mains vers les cerises ,
Avec la même volupté qu’aujourd’hui.
Un inconnu l’intimidait,
Et c’est toujours ainsi.
Il attendait la première neige et il l’attend toujours.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il a lancé un bâton contre un arbre, comme un javelot,
Et il y vibre toujours.

 

(Peter Handke et Wim Wenders – Extrait du film “Les ailes du désir”)

 

 

15 juin 2018

Fernando Pessoa - Apostille

 

Ne pas perdre son temps !
Mais qu’est-ce que le temps, pour qu’on le perde ?
Ne pas perdre son temps !
Aucun jour sans ligne…
Le travail appliqué et inspiré…
Le travail à la Virgile, à la Milton…
Mais il est si difficile d’être appliqué ou inspiré !
On a si peu de chance d’être Milton ou Virgile !

Ne pas perdre son temps !
Tirer de son âme juste les éléments qu’il faut
Assembler pour reconstituer avec un jeu de cubes
L’image fidèle de l’histoire
(Y compris à l’envers, où l’on ne voit rien),
Etaler ses sensations comme un jeu de cartes (pauvre Chine de nos veillées),
Mettre ses pensées bout à bout comme des dominos,
Carambolant ses désirs comme au billard…
Images de jeux, images de divertissements,
Images de vie, images de vies, images de la Vie.

Des mots…
Oui, des mots…
Ne pas perdre son temps !
Ne pas rester une seule minute sans conscience de soi,
Ne jamais accomplir d’acte machinal ou inutile,
Ne rien faire qui ne soit conforme à son dessein :
Avoir de la distinction intellectuelle,
De l’élégance dans le caractère…

Ne pas perdre son temps !
Mon cœur est las comme un véritable mendiant,
Mon cerveau est défait comme un paquet jeté dans un coin,
Mon chant (des mots !) est ce qu’il est : triste.
Ne pas perdre son temps !
Depuis que j’ai commencé à écrire, cinq minutes ont passé.
Les ai-je perdues ou non ?
Si je ne le sais pas, que saurai-je des autres minutes de ma vie ?

(Voyageuse qui faisais si souvent le trajet dans le même compartiment que moi
Dans le train de banlieue,
As-tu jamais fait attention à moi ?
Ai-je perdu mon temps à te regarder ?
A quelle vitesse allait notre bonheur dans le train errant ?
Quel a été cet accord entre nous, qui n’a pas existé ?
Où était la vie dans notre aventure ? Qu’était notre aventure pour la Vie ?)

Ne pas perdre son temps !
Ah ! laissez-moi perdre tout mon temps !
Laissez-moi perdre le temps, l’être, le souvenir du temps ou de l’être !
Laissez-moi devenir une feuille d’arbre caressée par la brise,
La poussière d’une route imprévue et solitaire,
L’eau qui ruisselle n’importe où après les pluies,
L’empreinte des roues sur le chemin avant que d’autres roues ne l’effacent,
La toupie du gamin, qui va s’arrêter,
Et qui tourne, du même mouvement que la terre,
Et tremble, du même mouvement que l’âme,
Et tombe, comme tombent les dieux, sur le sol du Destin.


Alvaro de Campos  (alias Fernando Pessoa)
Poème extrait du recueil  « Tout est désert »

 

 

25 mai 2018

Migrants et Indiens d'Amérique : la satire au service du bon sens

 

Migrants et Indiens d'Amérique : la satire au service du bon sens.

"Un Conseil de chefs amérindiens a offert une amnistie partielle à environ 220 millions d’immigrants blancs illégaux vivant aux États-Unis."

Ici et là, on entend que les immigrants devraient retourner d’où ils viennent. Un raisonnement simple… mais qui est loin d’être si évident que ça. Après tout, qui est immigrant ? Celui qui est arrivé après les autres ? Dans ce cas l’immense majorité des Américains devraient se considérer comme immigrants. Le site satirique The Daily Currant s’est amusé à imaginer ce qui se passerait si les peuples autochtones (les Indiens d’Amérique) se penchaient aujourd’hui sur la question de l’immigration. Résultat : drôle mais, surtout, très bien vu !
Voici l’article en question :


Un Conseil de chefs amérindiens a offert une amnistie partielle à environ 220 millions d’immigrants blancs illégaux vivant aux États-Unis. Le problème « blanc » est au coeur de nombreux débats dans la communauté amérindienne depuis des siècles, et les chefs de la communauté ont décidé que le moment était venu de le traiter correctement.

Lors d’une réunion du Conseil des Peuples Amérindiens à Albuquerque, Nouveau Mexique, les chefs amérindiens ont examiné plusieurs propositions sur l’avenir de l’importante population européenne non autorisée sur ce continent. Les anciens ont finalement décidé de prolonger la durée de la citoyenneté pour les personnes sans antécédents criminels.

« Nous sommes prêts à offrir aux Blancs la possibilité de rester sur ce continent légalement et de demander la citoyenneté », explique le chef Wamsutta du peuple Wampanoag.
« En retour, ils devront payer tous les impôts impayés et rendre les terres volées de nos ancêtres. »
« Cependant, toute personne blanche avec un casier judiciaire, sera renvoyée dans les 90 prochains jours dans sa patrie ancestrale. Rush Limbaugh ira en Allemagne, Justin Bieber partira pour le Canada. »
L’immigration blanche illégale augmente rapidement depuis ces 400 dernières années en provenance des pays européens (France, Espagne, et Angleterre). Ces clandestins ont ravi la terre et colonisé les zones occupées par les indigènes.
Certains défenseurs blancs affirment que les immigrés sont une bénédiction, en faisant valoir qu’ils prennent tous les emplois de bureau ingrats dont les autochtones ne veulent même pas.

« Quel autochtone voudrait d’un salaire pépère et d’un coin bureau comme comptable, ou un excès de pouvoir en tant que sénateur ou la fortune de l’un des 500 PDG ? »
D’autres ne sont pas si indulgents. « Pourquoi ne pouvons-nous pas simplement renvoyer tous les Blancs en Europe ? » demande Ité Omácau du peuple Lakota. « Ils ne font que ponctionner notre économie de toute façon. Ils sont venus ici pour voler nos ressources parce qu’ils sont trop paresseux pour développer les leurs… Je n’arrive pas à croire qu’ils devront simplement payer une amende. Ils devraient faire la queue comme tout le monde – derrière les Mexicains. »


Dans la même veine satirique, on pourrait imaginer la même chose chez nous, en remontant bien plus loin : Les Gaulois statuant sur le sort des Romains venus d’Italie ou sur les Francs venus de Germanie. Eh oui, la plupart des civilisations se sont construites sur la base de vagues migratoires successives. Et on voudrait geler tout ça.

 

 

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18 mai 2018

Socrate - Le test des trois passoires

 

Socrate avait, dans la Grèce antique, une haute réputation de sagesse. Quelqu'un vint un jour trouver le grand philosophe et lui dit : « Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami ? »

« Un instant, répondit Socrate. Avant que tu ne me racontes tout cela, j'aimerais te faire passer un test rapide. Ce que tu as à me dire, l'as-tu fait passer par les trois passoires ? »

« Les trois passoires ? Que veux-tu dire ? »

« Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, reprit Socrate, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire. C'est ce que j'appelle le test des trois passoires. La première passoire est celle de la VÉRITÉ. As-tu vérifié si ce que tu veux me raconter est VRAI ? »

« Non, pas vraiment, je n'ai pas vu la chose moi-même, je l'ai seulement entendu dire. »

« Très bien ! Tu ne sais donc pas si c'est la vérité. Voyons maintenant, essayons de filtrer autrement, en utilisant une deuxième passoire, celle de la BONTÉ. Ce que tu veux m'apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de BIEN ? »

« Ah, non! Au contraire! »

« Donc, continue Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n'es pas sûr qu'elles soient vraies. Ce n'est pas très prometteur ! Mais tu peux encore passer le test, car il reste une passoire : celle de l'UTILITÉ. Est-il UTILE que tu m'apprennes ce que mon ami aurait fait ? »

« Utile ? Non, pas vraiment, je ne crois pas que ce soit utile. »

« Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n'est ni VRAI, ni BIEN, ni UTILE, pourquoi vouloir me le dire ? Je ne veux rien savoir. De ton côté, tu ferais mieux d'oublier tout cela. »

 

 

10 mai 2018

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

 

Le texte suivant est parfois attribué à Charlie Chaplin mais il semblerait qu'il soit de Kim McMillen.

 

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et, alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle, n’étaient rien d’autre qu’un signal lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moi-même ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m’était pas salutaire, personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie. Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Amour Propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grand plans, j’ai abandonné les méga – projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, quand ça me plaît et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle … Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de chercher à toujours avoir raison et me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois, et ça s’appelle … Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir, mais si je la mets au service de mon cœur, elle devient un allié très précieux.

 

 

8 mai 2018

Peut-on peindre la mer en son entier ?

 

C’était dans un pays lointain, il y a longtemps, il y a 1000 ans, peut-être davantage, comment se fait-il que je m’en souvienne, mon grand-père me l’a raconté, qui le tenait lui-même de son grand-père, qui le tenait lui-même de son grand-père, qui le tenait lui-même de son grand-père…

     Il y a très longtemps donc, un roi dut quitter à la hâte son pays, il eut juste le temps d’emporter sous son bras une peinture qui représentait son palais jouxtant la mer, et les arbres et la végétation ; mais il était parti si vite que le peintre n’avait pas eu le temps de finir la peinture et la mer n’était pas peinte en son entier, mais… peut-on peindre la mer en son entier ?

     En son exil, le roi eut un fils. Lorsque l’enfant mangea dans ses trois ans et que ses yeux furent assez aiguisés pour distinguer le vert du bleu et l’orange du rouge, le roi son père prit l’habitude de le lui montrer chaque jour afin que, loin de son pays, l’enfant garde en mémoire le palais jouxtant la mer, et les arbres et la végétation.

     Il lui expliquait : « la mer n’est pas finie ; si je rentre chez nous un jour, j’appellerai le peintre pour qu’il la termine, pour qu’il peigne la mer en son entier. » Il pensait à part soi : peut-on peindre la mer en son entier ? Et le prince son fils était émerveillé des merveilleuses couleurs du magnifique palais jouxtant la mer, et des arbres et de la végétation.

     Il se passa des années, le roi mourut, comme cela arrive aux meilleurs, comme ça m’arrivera, inévitablement, et comme cela vous arrivera sans doute ; et quelques temps plus tard son fils vint dans le pays de son père, et il vît enfin en vraie vue le palais jouxtant la mer, et les arbres et la végétation mais, lorsqu’il vît en vraie vue ce qu’il n’avait jamais vu qu’en peinture, il fut profondément déçu. Il fit chercher partout le peintre qui était très vieux et il lui dit : « Tu m’as, par ta peinture, totalement jeté dans l’erreur. Ce que tu as peint jadis pour mon père est bien plus beau que la réalité, et pour ce mensonge, pour cette illusion dans laquelle je suis resté pendant tant d’années à cause de toi, je veux te tuer mais, avant cela je veux que tu finisses la peinture ; je veux que tu peignes la mer en son entier. » Il pensait à part soi : peut-on peindre la mer en son entier ?

     Le vieux peintre tremblant se fit apporter ses pinceaux et ses couleurs, il peignit le restant de la mer si bien, de façon si vraie, que la mer qu’il avait peinte se mît à déborder de la peinture et à envahir la pièce du palais où se trouvait le jeune prince et la cour médusés, il embarqua, peignit un vent qui soufflait à tout rompre, hissa la voile et disparut à l’horizon de sa propre peinture.

 

(Texte écrit par Julos Beaucarne, d'après un conte Chinois).

 

 

7 mai 2018

G.K. Chesterton - La farouche poète du Moyen-Age...

 

Le farouche poète du Moyen-Age écrivait : « Laissez toute espérance, vous qui entrez ici », au dessus des portes des régions inférieures. Les poètes émancipés d’aujourd’hui ont écrit la même chose au dessus des portes de ce monde terrestre. Mais, si l’on désire comprendre l’histoire qui va suivre, il convient de gommer cette phrase apocalyptique, ne serait-ce que pour une heure. Il convient de recréer la foi de nos pères, ne serait-ce que comme ambiance artistique. Si donc vous appartenez aux pessimistes, renoncez pour un temps aux plaisirs du pessimisme, en lisant cette histoire. Rêvez, pour une minute folle, que l’herbe est verte. Désapprouvez cette sinistre leçon qui vous paraît si claire ; reniez cette science funeste que vous pensez connaître. Oubliez la fleur même de votre culture ; renoncez au diamant même de votre orgueil ; laissez toute désespérance, vous qui entrez ici.

 

(G.K. Chesterton, à propos de Charles Dickens)

 

 

6 mai 2018

Charlie Chaplin - L'humour

 

L'humour renforce notre instinct de survie et sauvegarde notre santé d'esprit.

 

 

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