Maîtresse éperdue,
Jaunie par la vieillesse,
Amante de son chien,
Faisant l’amour avec l’amertume et la mélancolie
Dans un lit de démence précoce…
Elle s’envoie en l’air
En s’éclatant les veines,
Passions et folies
Qui déchaînent les orages de la mort.

-Pourquoi me regardes-tu ?
-Oui, je te regarde !
 Et alors ?

       Ne suis-je pas de ton monde ?

A moi les rêves endiablés,
A moi la folie de l’amour,
A moi les chevauchées de lune,
A moi les perles de pluie !
Un œillet rouge au fond du cœur,
Mon âme éperdue
Parcourt les orages de la vie :
Orages de feu, orages de passion
Dont les éclairs,
Eléments déchaînés,
Illuminent le ciel étoilé
De tes yeux…
A moi la flûte,
A moi le violon !
Je chante
Et je pleure,
Je crie, j’appelle
Les nymphes et les dryades,
Les chimères et les licornes…
Emmenez-moi !

J’ai fouillé tous mes tiroirs de poche,
J’ai scruté tous les fonds de miroirs.

Derrière moi, une horde d’illusions
Qui pourchasse à mort mes pensées,
Dévore mes tripes et boit mon sang.

        Je meurs de soif.

Le réveil vient de s’arrêter.




Silence.




Et la vie,
Désœuvrée,
Continue sa course folle…

Que cet enfant naissant
Soit le bourgeon
De notre amour qui s’épanouit
Sous les caresses matinales
Du soleil printanier.
Germe si fragile
D’un élémental de lumière et de feu
Qui éclate de vie
A la première lueur de l’aube,
Il nous réapprend déjà
A écouter le vent,
A aimer la terre,
A désirer la mer.
Aimons-nous, mon amour,
Aimons-nous passionnément,
Afin que les espoirs
De nos âmes insouciantes
Se mêlent à nos rêves les plus fous ;
Alors, nos cœurs,
Ouverts à tout jamais sur la beauté de ce monde,
Accoucheront d’un ange
Qui veillera, gardien fidèle,
Sur l’aube de notre enfant.

Dame Lune, entre quatre murs,
Il ne te reste plus qu’à crever !
Ame, ton âme déraisonne.
Ton cœur a soif de lumière ;
Il chante la vie,
Il est l’amour,
Il est le feu qui frémit dans tes veines gorgées de sang amer.
Il rêve sans cesse,
Perdu dans le ciel bleu de ton regard.
Il guette…

   Son regard
   Se transforme…

   Sa seule compagne :      
                                   La folie.

En cette douce soirée,
A l’ombre du matin,
J’écoute les étoiles chanter,
Rêveur sans planète,
Effrayé par les orages de l’univers…

Toi qui me regardes sans peur,
Ecoute ces mots, ce qu’ils te disent :
Laisse vivre les entrailles de ton cœur,
Ton cœur qui crie,
Ton cœur qui désespère,
Rongé jusqu’au sang,
Qui se bat
                  coup
                  après
                  coup
Contre….
       Tes illusions.

Aujourd’hui je regarde, enfin :
Le centre de l’univers n’existe pas.
Demain, par mégarde, le destin
Effacera les traces de mes pas.
Je ne suis qu’un point de lumière,
Une poussière perdue par une fée en errance,
Animé par une magie éphémère
Et plongé dans une éternelle enfance.


      Demain,
      Mes atomes
      Se disperseront dans le désert.

Tes yeux
Sont des miroirs,
Tes yeux
Sont des lacs.

L’écume salée
De tes pleurs
Me refroidit
Le cœur.

Mon regard lancé vers toi
Se noie dans un brouillard d’amertume
Et se perd, désespéré,
Dans le royaume des rêves sans fin.

Tes yeux,
Noirs comme le charbon,
Tes yeux,
Froids comme la glace.

Tu ne poseras jamais
Ton regard sur moi ;
Donne-moi tes yeux de verre,
Je les mettrai dans mon cœur.

I see the heart of the sky,
I see the center of the universe,
It’s a dreaming star,
It’s a world of dreams,
All the dreams
Of the people of the universe ;
It’s a living world,
It’s the star of the life.
      I see a black hole which begins to devour it,
      I see a black hole which begins to devour your minds,
      I see a black hole which begins to devour our dreams ;
      I see the end
     Of my last dream.














                                If you understand the meaning of this message,
                                Please close your eyes :
                                So you will see
                                The End of the Eternity.

Le petit homme
Ne court plus…
Il s’est arrêté de courir.
Le Temps continue,
Et le bourgeon fraîchement éclos,
Germe fragile
Perdu
Dans l’immensité de la neige,
Essaie de cueillir
Les rayons de lumière.
Le petit homme
A trop couru…
Trop pressé ?
Il n’a jamais trouvé
Sa latitude,
Ses pas ne résonnent plus
Dans la Cité ;
Le petit homme
S’est fatigué…
Son monde
Flotte dans le silence
De son ardeur inachevée.
Reste-t-il des traces ?
La petite Fée qui l’animait
A disparu ;
Le petit homme
A trop rêvé…
L’Instant d’une image,
L’Image d’un instant,
La porte de Cristal s’est brisée.
Voué aux confins du Souvenir,
Egaré dans le coffre à Magie du grenier,
Loin dans les profondeurs de l’Imaginaire,
Intouchable ?
Le petit homme
Ne sera pas oublié…

Que ses richesses se réincarnent
En la perpétuelle tradition
Au fond de nos futures âmes.


            Le petit homme,
            Ses yeux
            Se sont clos.